Il existe en Israël plusieurs villages dans lesquels les enfants et les adolescents vivent comme dans un internat. La plupart des pensionnaires viennent de familles défavorisées, souvent incapables de faire face aux problèmes de leurs enfants. Dans le foyer „Hadassah Neurim“, ils reçoivent non seulement l’affection et l’attention qui leur faisait défaut à la maison mais ils sont également préparés à la vie après l’école…..
Il suffit de se promener dans le village avec Natan Biton pour comprendre combien cet homme est chaleureux. Ici un „Shalom les enfants“ accompagné d’une tape amicale sur l’épaule, là un court échange verbal avec l’une des nouvelles élèves dont l’accent montre immédiatement qu’elle est originaire de l’ancienne Union Soviétique. Point n’est besoin d’être longtemps en compagnie de Natan pour réaliser que la direction du foyer „Hadassah Neurim“ près de Netanya est bien plus qu’un simple travail pour lui, c’est une véritable vocation. Le foyer et internat héberge des enfants à partir de 12 ans qui ont pratiquement tous une très bonne raison pour ne plus vouloir vivre chez leurs parents. Certains enfants sont complètement illettrés et déstructurés lorsqu’ils arrivent à „Hadassah Neurim“ et n’ont jamais appris la moindre règle de vie. A noter que de nombreux pensionnaires recherchent avant tout ce qui leur a le plus manqué : de l’affection et de l’attention.
„Je me retrouve dans chaque enfant“ me confie Natan pendant notre promenade. Lui-même a eu de gros problèmes scolaires, il a séché les cours, s’est déscolarisé et a finalement fait des études d’ingeniérie et de gestion commerciale. Après avoir travaillé pendant de nombreuses années dans le privé, il a trouvé sa voie en tant que directeur de „Hadassah Neurim“. Marié, père de trois enfants (deux filles et un fils adoptif), Natan habite dans le village. Il fait preuve envers les enfants et adolescents non seulement de compréhension et de chaleur humaine, mais il a également une idée bien précise de ce qui est bon pour eux. Le village, spécialisé dans la formation technique, veut que les enfants deviennent des adultes capables de changer la société israélienne. „Nous avons mis en place un système analogue à la formation professionnelle pratiquée en Allemagne. En fait, nous sommes les seuls en Israël à proposer une formation débouchant sur un diplôme de maîtrise. Nos écoliers peuvent devenir, entre autres, mécaniciens, soudeurs, spécialistes des sciences environnementales, constructeurs en mécanique lourde ou mécatroniciens. Nous leur donnons les armes nécessaires pour construire leur vie“.
Des jeunes venant de milieux culturels très divers
Il n’existe pas en Israël de formation professionnelle structurée comme en Allemagne ou en Suisse, et le pays risque à terme la pénurie de main-d’oeuvre. L’enseignement dispensé par les établissements professionnels en Israël est généralement axé sur la théorie et manque cruellement de pratique et de pertinence. C’est pourquoi „Hadassah Neurim“ dispose non seulement des ateliers les plus modernes mais coopère également avec des entreprises comme Toyota, Volvo et Siemens. Des groupes d’élèves sont envoyés en Allemagne pour approfondir leurs connaissances dans les métiers auxquels ils sont formés.
En raison de l’orientation technologique du village, environ 70 pour cent des écoliers sont des garçons. Ils viennent de milieux culturels très divers. Parallèlement aux Israéliens de souche, on trouve des immigrants de l’ancienne Union Soviétique, des Juifs éthiopiens, des Druses et même quelques réfugiés africains en provenance d’Erythrée. La plupart de ces jeunes effectuent également leur préparation à l’armée dans le village.
Ron (17 ans) est l’un des adolescents qui va se rendre pour la première fois de sa vie en Allemagne dans le cadre de sa formation. On peut lire sur son visage, comme d’ailleurs sur celui de ses camarades, à quel point il est heureux à l’idée de ce voyage. Tous les élèves ne vivent pas dans le village mais ceux qui y ont trouvé un foyer ne tarissent pas d’éloges : „Ici, nous avons tout. Nous pouvons faire de l’athlétisme, du krav maga, apprendre à jouer de la guitare ou faire du surf“. Le village a même son propre théâtre qui propose des représentations tous les vendredis. Le foyer avec ses bungalows dont beaucoup ont vue sur la mer fait penser à un village de vacances avec ses terrasses et ses hamacs.
« Notre action s’inscrit dans une démarche de qualité optimale“
„Notre action s’inscrit dans une démarche de qualité optimale“ explique Natan Biton en montrant les nouveaux ateliers et leurs équipements hauts de gamme. Cet adage s’applique également au concept pédagogique du village qui fut fondé en 1948 pour les enfants de réfugiés juifs. Les différents établissements du village, qui vont de la pratique des sports aux activités agricoles en passant par le zoo et ses petits animaux que les bambins peuvent caresser, emploient 130 collaborateurs, dont beaucoup ont pour mission essentielle le soutien psychologique et social des enfants. Par ailleurs, quelque 50 familles ayant besoin d’aide et qui doivent être intégrées au village y vivent également. Et chacune, chacun a son histoire unique. „L’accompagnatrice du zoo vient d’une famille ultra-orthodoxe. Elle a six enfants. C’est une femme absolument remarquable…. Nous avons ici un nombre impressionnant de biographies fascinantes“ raconte Natan en sillonnant le village dans sa jeep. De temps en temps, il met la radio et chante pour accompagner la musique. Malheureusement, il doit me quitter maintenant. Une équipe de télévision israélienne vient d’arriver pour filmer l’un des écoliers érythréens, un athlète très prometteur dont le talent a été découvert dans le village.
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