Disparition d’Elie Wiesel, fidèle ami d’Israël

Publié le 6 juillet 2016 dans Culture & Sports

Elie Wiesel, certainement le plus connu des survivants de la Shoah, est mort cette semaine à New York. Il n’a jamais vécu en Israël mais il a toujours été son plus fidèle ami. Tant aux Etats-Unis que dans de nombreux pays d’Europe, Elie Wiesel était considéré comme la conscience morale de son temps avec ses écrits et son action contre l’oubli du génocide perpétré à l’encontre du peuple juif. Israël a toujours occupé une place à part dans son cœur. Assis à son bureau, il avait sous les yeux un dessin de Jérusalem. Lorsqu’on lui demanda quels furent les moments les plus heureux de sa vie, il cita la reconnaissance en 1948 de l’Etat d’Israël et la libération de Jérusalem pendant la guerre des six jours. Il venait trois fois par an en Terre Sainte et s‘y maria avec Marion. Néanmoins, il refusa fermement le poste de président qui lui avait été proposé.

Peut-être était-ce parce que ce lauréat du prix Nobel n’était en Israël qu’un auteur parmi bien d’autres. Son livre „La nuit“ n’est toujours pas au programme scolaire et, alors qu’après l’annonce de la mort de l’auteur il se plaça directement en tête de liste des ouvrages les plus vendus en Allemagne, on n’observa aucun impact sur les ventes en Terre Sainte. „Il faut savoir qu’Israël a accueilli des milliers de survivants, dont certains sont des auteurs incomparables, comme Aharon Appelfeld. Chez nous, Elie Wiesel n’était pas un phénomène isolé“ a expliqué Dina Porat, historienne en chef de Yad Vashem, au journal Haaretz. Et Jacky Feldman, professeur d’anthropologie à l’université Ben Gourion du Néguev a ajouté : „Elie Wiesel utilisait un langage religieux, quasiment mystique, qui n’était pas forcément apprécié en Israël à l’époque. Dans „La nuit“, il fait le procès de D.ieu, ce qui était absolument impensable pour les ultra-orthodoxes et totalement hors de propos pour les kibboutznikim qui étaient athées“.

Par ailleurs, Israël ne pouvait s’empêcher d’être légèrement déçu qu’Elie Wiesel n’ait jamais choisi de s’y installer.