A partir du mois prochain, la délivrance du passeport israélien aux nouveaux immigrants bénéficiant de la loi du retour sera subordonnée à de nouvelles conditions. Ils devront prouver qu’ils vivent depuis au moins un an dans le pays pour pouvoir recevoir ledit passeport. Les anciennes dispositions en vertu desquelles le passeport israélien était délivré dès l’arrivée à l’aéroport Ben Gourion seront donc abrogées.
Cette loi concerne au premier chef les immigrants en provenance de l’Ex Union Soviétique. Actuellement, chaque personne ayant au moins un grand-parent juif bénéficie de la loi du retour. Les partis religieux d’extrême-droite Otzma Yehoudit, Noam et le parti Sioniste religieux s’élèvent depuis longtemps contre cette pratique, arguant que d’après la loi juive la plupart des immigrants bénéficiant de cette clause ne sont pas Juifs et que le « caractère juif » de l’Etat s’en trouve affaibli.
En novembre dernier, la Knesset a publié des données desquelles il ressort que 72 pour cent des immigrants originaires de l’Ex Union Soviétique ayant fait leur aliyah entre 1990 et 2020 ne sont pas considérés comme Juifs selon la Hala’ha (pour laquelle est considéré comme Juif celui dont la mère est juive ou celui qui s’est converti). Le rapport a entraîné de vives réactions et des parlementaires religieux dans tout le spectre politique exigent depuis un durcissement des conditions d’émigration.
L’explication officielle du ministère de l’Intérieur pour la nouvelle réglementation est qu’elle offrira un moyen de lutter contre une utilisation abusive du système qui permettait aux immigrants de recevoir la nationalité israélienne et, donc, de disposer d’un passeport pratique, sans pour autant s’installer dans le pays.