L’agence de notation S&P a déclaré lundi que l’économie israélienne se remettrait plus lentement des suites de la guerre actuellement menée contre le Hamas qu’elle ne l’a fait lors des opérations militaires précédentes ou après l’épidémie de Covid 19. L’agence a expliqué que suite à la guerre les dépenses se sont envolées, frisant les 60 milliards de shekels (16 milliards de dollars), soit pour avril un déficit budgétaire de 7 pour cent du produit intérieur brut et un dépassement du pourcentage de 6,6 qui avait été fixé par le gouvernement pour l’année 2024.
Karnit Flug, l’ancienne cheffe de la banque centrale, partage ce pessimisme. Le Dr Flug a reproché au gouvernement de ne pas avoir adapté ses priorités aux nécessités de la guerre et de ne pas soutenir une reprise de l’économie. Elle a expliqué qu’une augmentation des impôts était indispensable pour financer la hausse du budget de la défense, réduire le déficit structurel et diminuer le ratio de la dette.
Caractéristiques fondamentales de la résilience de l’économie israélienne
S&P a établi ce pronostic en dépit des données de la semaine dernière qui montrent que durant le premier trimestre 2024 l’économie israélienne s’est redressée avec une croissance annualisée de 14,1 pour cent après une rétraction de 21,7 pour cent durant le dernier trimestre 2023.
„L’économie israélienne présente des caractéristiques fondamentales de résilience… Nous assistons au début de la reprise, mais d’une reprise molle“ a déclaré le Dr Flug. „La durée de la guerre, la possibilité d’une guerre totale au Nord et les mesures en matière d’économie politique que prendra le gouvernement sont des facteurs d’incertitude et de doute quant à l’importance et la durée de la reprise“.
Le gouvernement actuel est sévèrement critiqué pour avoir pérennisé l’attribution de milliards de shekels à des objectifs négociés il y a plus d’un an lors des pourparlers pour constituer une coalition. Les partis ultra-orthodoxes notamment sont sous le feu des critiques car ils continuent à exiger le financement d’établissements éducatifs qui ne répondent pas aux exigences du cursus de base.
Il faut élargir l’assiette fiscale en Israël
Pour augmenter les recettes, le gouvernement doit augmenter les rentrées fiscales en décidant pour 2024 de la hausse de la TVA, en élargissant l’assiette fiscale et en supprimant certains avantages fiscaux a expliqué le Dr Flug. „Nous devons augmenter le nombre de contribuables car, en Israël, le seuil pour le paiement de l’impôt sur le revenu est relativement élevé en raison des très nombreuses exemptions à cause desquelles seulement 20 pour cent de la population paient 80 pour cent de l’impôt sur le revenu“.
Le prix des biens de consommation ne cessant d’augmenter en Israël, la population reste frileuse concernant les achats. Depuis le début de la guerre, le prix des billets d’avion a atteint des sommets en raison de la suppression de nombreux vols, ce qui bénéficie au tourisme local. Même si depuis le début de la guerre le nombre de touristes étrangers a considérablement diminué, les hôtels sont en partie pleins., soit grâce aux vacanciers locaux, soit parce que plusieurs milliers d’Israéliens évacués, notamment ceux vivant dans le nord du pays, sont logés dans des établissements hôteliers.