« Suis-je encore vivante ? » a demandé la jeune Naama Levy (19 ans) lorsqu’elle s’est de nouveau trouvée en présence d’autres otages israéliens après être restée pendant des mois seule dans un tunnel sans lumière.
Naama Levy et trois autres jeunes soldates kidnappées le 7 octobre 2023 par le Hamas sont rentrées en Israël le samedi 25 janvier dans le cadre d’un accord. Ces jeunes observatrices sans armes, abandonnées à leur sort dans une base militaire, avaient été gravement blessées et brutalement enlevées, encore en pyjama, par le groupe terroriste.
« Nous avons vu les horribles vidéos du kidnapping des soldates ainsi que l’assassinat de leurs camarades. Nous savons qu’elles sont restées longtemps otages. Nous savons que Naama est restée pendant des mois seule dans un tunnel et que lorsqu’elle en est sortie elle ne savait plus si elle était encore en vie, ce qui montre une perte totale de la réalité. Il s’agit d’un traumatisme complexe, avec un stress durable et un risque létal » a expliqué le Dr Einat Yehene, responsable du service de réhabilitation du département santé du forum des familles d’otages.
De meilleures conditions de détention avant leur libération
Les otages ont raconté que leurs conditions de détention s’étaient améliorées dans les jours précédant leur libération. Elles ont pu se doucher, changer de vêtements et ont été mieux nourries. Elles ont fait part des épouvantables conditions dans lesquelles elles ont été détenues pendant plus d’un an, leurs kidnappeurs les ayant affamées et n’ayant pas soigné leurs graves blessures, sans parler des tortures et des abus sexuels.
Le Dr Einat Yehene est très partagée concernant l’euphorie suite au retour des otages. « Nous savons que le battage médiatique cesse après quelques jours et que les messages du genre : « elle est restée la jeune fille pleine de vie qu’elle était » n’aident pas la personne et n’améliorent aucunement son état ».
Le Dr. Yehene a travaillé avec des otages libérés dans le cadre d’échanges antérieurs et ses conclusions ne sont guère rassurantes : « Nous savons que des gens qui sont restés 50 jours en captivité n’ont jamais renoué avec leur monde d’avant. L’intégration est difficile et les personnes souffrent de symptômes posttraumatiques complexes. Certains des ex-otages ont besoin de chiens d’assistance, d’autres ne vont nulle part sans un membre de leur famille. Ils souffrent également de carences nutritives et d’un sentiment d’aliénation sociale ».
Six autres otages Israéliens doivent être libérés durant la semaine du 25 janvier au 1er février, trois le jeudi 30 dont Arbel Yehoud dont la libération par le Hamas a été retardée, Agam Berger également kidnappée dans la base militaire et un homme vivant. Trois autres hommes vivants sont censés être libérés le samedi 1er février.
