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Réflexions sur la journée internationale de commémoration de l’Holocauste marquant le 80ème anniversaire de la libération des camps

dans Culture & Sports

Le Président irlandais a profité de la journée internationale de l’Holocauste pour établir un parallèle entre les atrocités subies par les Juifs durant la seconde guerre mondiale et les souffrances des Palestiniens à Gaza. Quand, en signe de protestation, des membres de la communauté juive ont tourné le dos au Président, ils ont été violemment expulsés de la salle.

Un cas isolé dans un pays européen dont l’antisémitisme devient de plus en plus virulent ? Pas du tout.
Dans le cadre de la journée de commémoration, l’hebdomadaire « Der Spiegel » a publié une interview de l’historien israélien très controversé, Omer Bartov. Peu après le 7 octobre 2023, ce dernier avait appelé à ne pas comparer le pogrom perpétré par le Hamas à la Shoah, car cela donnerait « une fausse image des causes de la violence en Israël-Palestine » et « encouragerait le racisme anti-arabe ». Dans l’interview donnée par Bartov à l’occasion de la journée internationale de commémoration de l’Holocauste, ce dernier a non seulement accusé Israël d’instrumentaliser la Shoah mais également de l’utiliser pour couvrir ses propres « exactions ». C’est écrit noir sur blanc dans un magazine allemand ! Offrir une plateforme à des propos aussi aberrants serait extrêmement malvenu à n’importe quel moment de l’année mais le faire à l’occasion de la journée internationale de la commémoration de l’Holocauste est carrément odieux.

Rien de nouveau sous le soleil. Les ‘post-colonialistes’ clament depuis des années déjà qu’on accorde beaucoup trop d’importance au génocide perpétré contre les Juifs par les Allemands. Et ils déplorent sur tous les tons depuis le 7 octobre 2023 l’impossibilité de déverser encore plus de fiel sur Israël car il existerait une censure à cause de l’Holocauste. Et force est de constater que des Juifs se trouvent également parmi ces esprits égarés. Tout comme il existe des femmes misogynes, il existe des Juifs et des Israéliens qui ne savent pas faire la différence entre critique légitime et haine perfide envers le seul Etat juif au monde. Un Etat qui a offert une patrie aux survivants de la Shoah et aux Juifs chassés des pays arabes et qui pratique tout naturellement une culture du souvenir pour les crimes perpétrés à l’encontre de 6 millions de Juifs. A noter d’ailleurs que la population juive n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant le nazisme. En 1939, la population juive mondiale était d’environ 16,6 millions. 80 ans plus tard elle n’est que de 15,7 millions.

Des comparaisons scandaleuses
Les commentaires qui sous-entendent que la fameuse formule « Plus jamais ça » ne s’applique pas seulement aux Juifs mais également à ceux qui, depuis son indépendance, attaquent et menacent l’Etat juif non seulement méconnaissent le caractère unique de l’Holocauste mais également les leçons à en tirer, à savoir ce qui a rendu possible un tel crime contre les Juifs. La comparaison entre les souffrances des civils à Gaza et les millions de Juifs qui ont été persécutés, dépossédés, transportés dans des wagons à bestiaux, gazés et incinérés dans des fours crématoires par les nazis allemands est scandaleuse. Si on tient absolument à comparer pour prendre conscience de la complexité de la situation, on peut éventuellement tracer un parallèle avec la population civile allemande durant les dernières années de la guerre. La plupart des Allemands avaient soutenu les mesures anti-juives avec enthousiasme et ont dû affronter les conséquences amères de la guerre à laquelle ils ont participé.

Le monde marche sur la tête. Il a vite relativisé et oublié l’Holocauste. Il n’est que de penser qu’en 2025 les Juifs doivent non seulement se défendre contre un antisémitisme omniprésent mais également se justifier de leur devoir de mémoire suite au génocide de leur peuple. Mais le pire avec ces propos délirants est qu’ils détournent du nœud du problème : l’antisémitisme a explosé dans le monde. Les Juifs sont partout menacés. Les jeunes générations ignorent généralement ce qu’est la Shoah. 80 ans après la libération des camps, un pogrom a tué des centaines de Juifs et 90 personnes sont encore retenues en otage par les terroristes de Gaza. Et cela après avoir fait croire pendant toutes ces années que « Plus jamais ça » était une réalité. Ceux qui clament aujourd’hui que les Juifs sont les ‘nouveaux nazis’ non seulement n’ont rien compris mais ils ouvrent aussi la voie à une répétition des crimes monstrueux commis contre les Juifs sous le 3ème Reich.

Israël n’est pas un Etat parfait. Aucun pays ne l’est. En Israël, les gens sont marqués par les traumatismes de leurs parents et leurs propres traumatismes. Avoir un pays qui accueille et protège les Juifs n’est pas seulement vital pour les rares survivants de la Shoah. C’est la garantie de la pérennité du peuple juif. Or, et c’est là l’ironie de la chose, ce sont ceux-là même qui déversent leur fiel sur Israël qui en fournissent la preuve éclatante. Nul besoin d’accorder un traitement de faveur à Israël mais le diaboliser comme c’est actuellement le cas prouve à quel point il est important de parler de la Shoah et à quel point il est vital qu’il existe un Etat juif qui défende ses citoyens.

« La journée internationale de commémoration de l’Holocauste“ est-elle de plus en plus bafouée ? (Image : Presse).

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