Celui qui pense que tout commence et finit le jour du grand pardon (Yom Kippour), la fête la plus sainte et la plus solennelle de l’année pour les Juifs, doit regarder les choses sous un angle un peu plus large. Certes, tout s’arrête le jour de Yom Kippour, il n’y a ni radio ni circulation automobile et les autoroutes deviennent le royaume des cyclistes. Le pays tout entier se fige, même les Juifs normalement non-observants font repentance, se livrent à l’introspection, demandent pardon aux autres et leur pardonnent à leur tour (il est également dans la tradition d’effacer les dettes).
Toutefois, les préparations de Yom Kippour débutent plusieurs jours avant : on règle les „vieilles“ histoires, on mange et on boit abondamment pour résister aux 25 heures de jeûne et on relave les vêtements blancs pour qu’ils soient absolument impeccables, car la tradition veut qu’on porte du blanc ce jour-là.
Cette année, le président Reuven Rivlin et sa femme Nechama ont invité dans leur résidence présidentielle, sous haute sécurité, quelques jeunes détenus de la prison Ofek pour participer à un séminaire centré sur la repentance, l’expiation et le pardon.
Ce séminaire est particulièrement intéressant car le président est l’instance étatique suprême du pardon. Reuven Rivlin a déclaré : „Yom Kippour représente pour les Juifs le dixième jour des dix jours de pénitence. C’est la période où nous apprenons l’essence même du pardon, celui que nous demandons et celui que nous accordons. Durant les jours suivants, nous commençons une année nouvelle avec des décisions nouvelles. Même si nous avons commis une faute, même si nous avons commis un péché, même si nous avons fait quelque chose de vraiment mal, il est possible de changer, car au bout du changement – sous réserve qu’il soit réel et honnête – il y a le pardon“.
Le mois des fêtes se poursuit avec Souccot, la fête des tabernacles, qui commémore l’assistance divine dont les Juifs ont bénéficié lors de l’exode.