Choisir un seul titre d’un auteur israélien est extrêmement difficile, mais je vais quand même essayer. En ces temps si durs où nous vivons cloîtrés et devons limiter nos sorties au maximum, que nous soyons en Israël, en France ou en Suisse, je pense qu’il est indispensable de s’évader en se plongeant dans un livre. Je vous conseille Trois étages d’Eshkol Nevo. Les personnages, qui vivent dans un immeuble de trois étages situé à Tel-Aviv, se débattent avec des luttes internes qui semblent les dépasser. L’auteur passe au crible les habitants de chaque étage. Trois étages est le cinquième roman traduit en français d’Eshkol Nevo.
Il est paru en 2018 aux éditions Gallimard.
Un passage que j’ai particulièrement aimé : Lorsque nous nous sommes rencontrés à la fac, sa subtile condescendance à mon égard avait quelque chose de sexy. Et même de stimulant. Même l’incohérence qui se dissimulait sous ce dédain, les changements réguliers de faculté et de département, et la quête incessante, très Winona Ryder, de l’œuvre exceptionnelle qu’elle devait accomplir, qui la rendrait à la fin, et vraiment, oui, vraiment, heureuse, cela aussi avait quelque chose de charmant. Quand nous avions vingt ans.