Le conflit sur les conditions de travail des internes en Israël se durcit : plus de 700 médecins viennent de démissionner pour protester contre leurs horaires et leur salaire de misère. Près de 400 d’entre eux ne sont pas venus travailler lundi dernier. Mardi, ce chiffre devrait atteindre 560. Dans certains hôpitaux, des services entiers ont démissionné en bloc.
„Un accord conclu en 2000 stipule que nous devons effectuer au maximum quatre gardes consécutives. En 2008, ce chiffre a été porté à six, mais dans les faits nous faisons régulièrement sept à dix gardes à la suite. Cela signifie que pour un salaire mensuel d’environ 7 500 NIS (soit à peu de choses près 2000 dollars américains, note de la rédaction) nous travaillons jusqu’à 320 heures par semaine. Personne d’autre en Israël n’a de tels horaires. Le mois dernier, outre mon service régulier, j’ai travaillé les quatre weekends. Je ne veux plus de ces conditions de travail et c’est pourquoi j’ai démissionné“ explique le jeune pédiatre Eyal Nakash de l’hôpital Wolfson.
L’absence de médecins commence à se faire sentir. Ceux qui critiquent l’attitude des internes font valoir que l’hôpital Rambam de Haïfa a renvoyé chez elles les femmes enceintes dont le travail n’avait pas commencé. Dans d’autres centres hospitaliers, des opérations sont annulées, dont 50 interventions sur des malades du cancer à l’hôpital Sourasky de Tel-Aviv. „La vie des patients n’est pas menacée, les internes ne représentent que 3,5 pour cent du personnel hospitalier. Si notre démission remet en cause la qualité du service public de santé, cela montre bien que nous effectuons le gros du travail“ déclare Nakash.
La présidente du conseil des prud’hommes, Nili Arad, a demandé à plusieurs reprises aux internes de revenir à la table des négociations et de reprendre le travail en attendant. Le Premier Ministre, Benjamin Netanyahou a déjà exigé une augmentation de salaire pour les internes qui effectuent une spécialisation pendant quatre à six ans après leurs études. Les médecins insistent sur le fait que leur démission n’est pas seulement due à leur maigre salaire mais surtout à leurs conditions de travail qui doivent impérativement être améliorées afin qu’ils puissent offrir aux patients une meilleure qualité de soins.
Article sur les démissions des internes (en anglais), Haaretz, 11.10.11 Autres informations :
Article sur les négociations (en anglais), ynet, 11.10.11
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4133699,00.html
Rapport de fond sur la grève des médecins (en anglais), ynet, 02.10.11
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4129600,00.html
